Titre en français : | Rapsodie espagnole |
Titre en anglais : | Spanish Rhapsody |
Année de composition : | 1907-08 |
Instrumentation (fr) : | orchestre |
Instrumentation (en) : | orchestra |
Notice (fr) : | La première exécution de cette œuvre remonte au 15 mars 1908. Quatre parties la composent: Prélude à la nuit; Malagueña qui s’enchaîne à la pièce précédente; Habanera inspirée de Baudelaire: «Au pays parfumé que le soleil caresse»; Féria. [GC25-21] Cette œuvre date de 1907. I. Prélude à la nuit. Ce court avertissement s’élève sur un fond rythmique obsédant. Il doit sa nature rêveuse au déplacement continuel de son incise mélodique, tel que le montre l’ex. (A). Les premiers violons, doublés à l’octave par les altos, tous pourvus de sourdines, commencent dans un mouvement modéré leur tournoiement flou, où vont se piquer de toujours discrètes sonorités. Flûtes avec harmoniques des harpes, mêlent leurs timbres alternativement dans un tic-tac paresseux. Des bruissements ascendants des cordes se mêlent aussi à l’atmosphère mystérieuse où les timbales égrènent des coups craintifs, puis grondent prudemment. Enfin, toutes les cordes s’essayent à un bref hosanna. La nuit se peuple d’échos plus complexes, mais timides encore, cependant que, sans se lasser, le rythme (A) court, comme indifférent, passant des cordes aux hautbois, aux flûtes, au célesta. [Exemple 1] Enfin, deux clarinettes, puis deux bassons lancent un appel vocalisé, mélangé à une tenue en trilles aiguës des violons, et à une gambade en sons harmoniques du violon solo; le rythme premier ressuscite. Un dernier point d’orgue suraigu aux cordes, et dans cette nuit parfumée, vont commencer les danses voluptueuses et frustes. II. Malaguena. Ce premier ébat se poursuit sur deux rythmes principaux (B) et (C), l’un qu’au début appuient violoncelles et contrebasses, l’autre accusé plus tard par une trompette sourdine se solidarisant avec une timbale (C). Inutile de dire que pour garnir ces ossature, de moelleuses couleurs se succèdent et que les lumières et les ombres instrumentales sont rayées de mille menues incidentes mélodiques, sans compter les variations, progressions et digressions harmoniques. On voit aussi, avant la conclusion par le sarrusophone, reparaître le rythme (A), symbole de la nuit dominatrice. III. Habanera. Le motif central sort, peu à peu, d’une brume sur laquelle est tissé le rythme bien connu, aux cordes. Une pédale intérieure (aux clarinettes) donne une impression de langueur. C’est le hautbois et le cor anglais qui chantent d’abord le thème (D), que les violons vont ensuite extérioriser plus complètement. Après un crescendo, qui permet à tous les timbres de s’affirmer tour à tour, le rythme finit en mourant, au célesta, sur une tenue à l’extrême aigu des contrebasses, les violoncelles gardant la tonique et la dominante (fa, do). IV. Feria. Les flûtes se trémoussent, les harpes rient en fusées, auxquelles répliquent les altos et violoncelles. Des légers tintements aux cuivres, et la fête commence, toute en saillies, lumières intenses et brusques rumeurs étouffées. Les bois pépient à perdre haleine, tandis que guitarise le quatuor, que les accessoires s’agitent, que les harpes glissent follement. À retenir: la psalmodie d’un cor pâmé (ex. E) et que la clarinette imitera, avant le dernier crépitement de joie, aux rythmes accélérés. [GC5-374] |
Exécutions : | 20078, 330557, 330558 |
Nom | Part | Fonction | Id éditeur | Genre |
Maurice Ravel | 100% | Compositeur | M |
1 | Prélude à la nuit | 1907-08 | |
2 | Malagueña | ||
3 | Habanera | 1907-08 | |
4 | Feria |