Informations
Titre en français : Périr luminaire
Année de composition : 2008
Durée : 25min
Instrumentation (fr) : flûte, clarinette, batterie, guitare électrique, piano et violoncelle
Instrumentation (en) : flute, clarinet, drums, electric guitar, piano, and cello
Commande de : Ensemble Kore
Commande avec CALQ : Oui
Dédicace (fr) : Je dédie mon œuvre aux impôts d’Alexandre et à la femme comme objet de désir. Merci aux membres de l’ensemble Kore.
Notice (fr) : Mon œuvre traite des grands thèmes comme la vie, la mort, l’amour, le temps qui passe ainsi que les pulsions et pulsations qui nous unissent à la matière de l’univers. Pour parvenir à créer une unité de sens à travers tous ces thèmes, j’ai construit une structure dramatique composée d’extraits de poèmes de Paul Chamberland. La structure est la suivante:

  1. amour-vie, vibration-lumière, éternité-équilibre
  2. unité scindée, apparition de repères temporels, prévision de la solitude, de la mort
  3. solitude, angoisse existentielle
  4. dissolution de l’être

Cette structure dramatique est encadrée d’une introduction et d’une conclusion évoquant une Nature qui donne et reprend la vie humaine.

Ma découverte du poète et essayiste québécois Paul Chamberland — né en 1939 et encore actif aujourd’hui — m’a profondément marqué. Au fil de ses vers, la sage parole succède à la pure beauté qui cède parfois à l’éclatement du langage, un éclatement assimilable à celui de l’être traversé de milles désirs qui sont autant de douleurs — ce que résume, à mon sens, le titre «Périr luminaire». Chez Chamberland, les mots-matière s’assemblent, se percutent et provoquent au fond de nous des détonations d’émotions-savoirs.

Pourtant, il est vrai, l’art ne nous apprend rien, pas plus que la vie sur elle-même. D’ailleurs, le meilleur que l’art puisse atteindre est de ne pas se substituer au non-sens de l’existence (voilà notamment pourquoi l’art demeure irréductible à un simple «divertissement»). Cependant, certains des mots de Chamberland m’ont restitué une partie de moi-même, ont atténués l’écart entre le dedans et le dehors. Comme l’a écrit Gaston Miron, «le poème refait l’homme».

Ainsi, pour moi, le Mystère relève bien de l’immanence. Aussi ai-je composé cette œuvre en accordant de l’importance aux sons multiphones — obtenus à la flûte et à la clarinette par des doigtés spéciaux — et aux harmoniques naturels des cordes, puisque que j’aime considérer les hauteurs qui en résultent comme des propriétés immanentes des instruments, par opposition à des ordres abstraits comme les échelles en demi-tons. De plus, j’ai laissé l’émotion et l’intuition prendre davantage de place dans mon processus de composition que j’en ai l’habitude. Cette approche a pu m’amener, par exemple, à étirer une section de façon exagérée, présenter une matière sans chercher à la développer, réduire l’harmonie à sa plus simple expression, être perméable au réel en incluant des citations de musiques populaires ou carrément des auto-citations, etc. De cette façon, je souhaite que l’œuvre devienne plus qu’un étalage de savoir-faire et de maîtrise du matériau: je cherche à ce qu’elle se fasse l’écho de la complexité du mystère intérieur.

Exécution : 22606
Artiste impliqué
Nom Part Fonction Id éditeur Genre
Simon Martin 100% Compositeur M
Création
Date : 16 mars 2009
Interprète (fr) : Ensemble Kore
Lieu : La Sala Rossa
Ville : Montréal
Province ou état : Québec
Pays : Canada
Événement : 22606