Notice (fr) : |
Les territoires secrets font référence à la fois à la notion d’espace que l’on occupe mais aussi, au sens métaphorique, à l’espace intérieur, introspectif et intime de chaque être. L’espace physique (proche/lointain, gauche/droite, avant/arrière) de la première section est occupé par des matières sonores presque minérales accompagnées en filigrane par le caractère obsessif et quasi dramatique d’un intervalle de demi-ton qui émerge ici et là, opposant un caractère humain aux matières minérales. Il y a aussi l’espace intérieur évoqué par une texture sonore plus sombre dans sa qualité sonore, qui s’articule au-dessus d’un axe pulsé, presque obsessif et qui conclut la première partie; ce sont des territoires intérieurs et nocturnes, quasi oniriques. La seconde section de l’œuvre reprend l’idée de pulsation mais lui donne une autre réalité en la rendant manifeste, omniprésente même, comme pour exorciser le discours intérieur et obsessif de la section précédente. Les sonorités sont «lumineuses», presqu’«acides» et incisives. L’espace s’annihile au point où se forment des textures en aplat sur lesquelles se déploient des contrechants. La troisième section nous fait pénétrer à nouveau dans des espaces secrets. Le matériau musical redevient événementiel, habité par des figures sonores qui se déploient dans un espace résolument onirique et mystérieux, alternant entre elles avec hésitation, sans symétrie formelle comme dans un processus introspectif en état d’errance. |