Notice (fr) : |
«Nous entendons parfois tinter au fond de nous la clé de la transmutation» — Paul Chamberland, Au seuil d’une autre terre, Éditions du Noroît, Montréal, 2003. Au seuil d’une autre terre est la seconde œuvre que je composai inspiré, et transporté, par la poésie de Paul Chamberland. Cette fois, ma pièce peut évoquer le chavirement d’une terre qui sombre dans un abîme annoncé, puis une résurgence inattendue de l’espoir («Là, confié au tourment, je pressens, / si ténue, se délier une aile»). Ainsi, le tragique et le merveilleux se côtoient, parfois au point de se confondre. C’est d’ailleurs par là, notamment, que Chamberland parvient à constamment lier l’individuel et le collectif («Comprenez bien que cette nuit, c’est du ferment obscur de nos pulsions / qu’elle tire sa voracité»). Aussi le poète nous convie-t-il à nous ouvrir à l’autre, sous peine d’assister à l’avènement «d’un Dehors changé en terrain vague, / en no man’s land, / en astre mort / parce que personne n’y rencontre plus personne». Dans cet esprit, j’ai décidé de «m’ouvrir» à l’expérience des interprètes à qui je destinais l’œuvre en leur cédant, un moment, le contrôle de la pièce. Car, si la création doit avoir un sens, je crois qu’il se trouve décrit par ces mots de Paul Chamberland lorsqu’il s’adresse «À un ami lointain» et écrit: «De toi vers moi, de moi vers toi, le passage est ouvert. Nous partageons le même rêve et voulons de la même volonté. Fût-ce contre tout espoir. […] C’est dictés par ta courageuse détermination que me viennent les mots disant une autre Terre». |