Notice (fr) : |
Les éléments musicaux de cette pièce représentent l’aliénation des rythmes naturels et sociaux à travers le conflit entre la force instinctive du rythme et l’utilisation de la technologie. La pièce est un produit des années 70 et cela se reflète dans l’environnement sonore, à la fois réaliste et abstrait, et également par le style de la musique minimaliste. Elle est également caractérisée par le désir d’introduire une signification sociale et politique par le sens double du mot «cellule» — les cellules musicales répétitives que l’on peut associer aux cellules biologiques vivantes, mais aussi avec les cellules de la prison, le monde militaire et mécanique. Je prétends également que le plaisir est un résultat inévitable du conflit entre ces éléments de mon expression. La partition établit une relation paradoxale entre l’habitude de l’écriture très précise, caractéristique plutôt récente de l’histoire de la musique, et la tradition orale qui puise ses sources dans les traditions populaires et dans un passé lointain. Particulièrement au cours des dernières décennies, les compositeurs ont demandé de plus en plus de fidélité à leurs interprètes face au texte écrit, comme si leurs théories étaient coulées dans le béton, risquant par le fait même de perdre leur identité. Contrairement à cette attitude intellectuelle fréquente, j’ai essayé de représenter dans ma partition davantage de ces idées et intuitions comme des «notes-vérité». Dans certaines parties, j’ai fait de la partition davantage une transcription d’improvisations, permettant la découverte de la spontanéité et de l’équilibre, comme une notation qui n’a envie d’être ni étouffée, ni aliénée. |