Bio en français : |
Maurice Blackburn fait ses études musicales (piano, orgue, composition, improvisation, harmonie, contrepoint) à l’Université Laval (1937-39) et parallèlement avec Claude Champagne et Georges-Émile Tanguay. Boursier du Gouvernement du Québec, il étudie ensuite au New England Conservatory de Boston (1939-41) avec Quincy Porter et Francis Findlay et suit en 1940 les conférences de Stravinski à l’Université Harvard. En 1941, à la demande de l’Office national du film du Canada ({acro:onf}), il écrit sa première musique de film, Maple Sugar Time. Une longue carrière de compositeur de cinéma s’ouvre alors à lui (1942-1983) à Ottawa, puis à Montréal après le déménagement de l’{acro:onf} en 1956. La période de 1942 à 1948 est consacrée à la découverte du médium. Blackburn compose ou harmonise alors la musique d’une trentaine de documentaires. Dans le sillage du compositeur belge Arthur Hoérée, il perfectionne la technique du son sur pellicule avec Norman McLaren, dont les premières expériences en ce domaine remontent à 1933. Les années 1949 à 1964 marquent l’affirmation de son écriture pour le genre documentaire. Il travaille sur plus de quarante films aux sujets aussi variés que l’urbanisme, la chasse et la musique. Son œuvre la plus remarquable de cette période est pourtant sa collaboration au film de McLaren Blinkity Blank (1955), lauréat de treize prix dont la Palme d’or au Festival international de Cannes. C’est au cours des années 1950 qu’il exerce son métier d’artisan-luthier pour mettre en musique les sons qu’il entend reproduire. Durant les années 60, il aborde le long métrage de fiction. Il participe à la musique de À tout prendre de Claude Jutra en 1963, un des premiers films indépendants au Québec. En 1965, il compose la musique du premier long métrage de fiction produit par l’{acro:onf}, Le Festin des morts. Lors de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal, il écrit la musique pour un film du Pavillon du Québec et celle d’un diaporama, Six formes musicales audiovisuelles, pour le pavillon L’Homme et la musique des Jeunesses musicales du Canada. En 1969, il réalise son film d’animation Ciné-crime. Toujours dans les années 60, il s’impose comme monteur, organisant la trame sonore à la manière de la musique concrète, notamment pour Je (1960) et Jour après jour (1962). En 1971, il participe à la création de l’Atelier de conception et de réalisations sonores au studio français d’animation de l’{acro:onf}. Depuis lors, jusqu’à sa retraite au début de 1980, il compose la trame sonore de plus de vingt films d’animation, de onze documentaires et de quatre longs métrages de fiction. Narcisse de McLaren est son dernier film. Comme chef d’orchestre, il dirige ses propres œuvres et celles d’autres compositeurs de l’{acro:onf}. En 1985, l’Association des compositeurs, auteurs et éditeurs du Canada ({acro:capac}) (maintenant la {acro:socan}, Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) avait répertorié 414 titres de films dont la musique originale était signée Maurice Blackburn, seul (environ 200) ou avec des collaborateurs. Si l’on compte les repiquages d’extraits de musique de «stock», on peut retrouver la musique de Blackburn dans près de 1000 films. En même temps qu’il poursuit sa carrière à l’{acro:onf}, ses œuvres symphoniques et lyriques sont jouées en concert: Charpente à Montréal (1944-48), Prague et Londres (1946); Ouverture pour un spectacle de marionnettes à Montréal (1951); Pirouette et Une mesure de silence en tournée pour les Jeunesses musicales du Canada (1960-61). ll bénéficie de deux séjours comme boursier à Paris: le premier (1946-1948) lui permet d’étudier avec Nadia Boulanger, le second (1954 à 1955) de fréquenter notamment le Groupe de recherches de musique concrète dirigé par Pierre Schaeffer à la Radiodiffusion-Télévision Française (RTF) (maintenant l’Office de Radiodiffusion-Télévision Française, {acro:ortf}), tout en poursuivant ses travaux de composition. L’{acro:unesco} l’invite à participer à un congrès des compositeurs de musique de films à Cannes (1954). En 1983, le Gouvernement du Québec lui décerne le Prix Albert-Tessier pour l’ensemble de son œuvre. Le quotidien La Presse met alors à la une sa déclaration que «le film dégage sa propre musique». En 1989, lors du 50e anniversaire de fondation de l’{acro:onf}, un hommage posthume lui est rendu. Il conserve son statut de Compositeur agréé du Centre de musique canadienne ({acro:cmcf}). |
Bio en anglais : |
Maurice Blackburn studied music (piano, organ, composition, improvisation, harmony, counterpoint) at Université Laval from 1937 to ’39, and, at the same time, with Claude Champagne and Georges-Émile Tanguay. After getting a grant from the Québec Government, he entered the New England Conservatory in Boston (1939-41) where he studied with Quincy Porter and Francis Findlay and attended lectures given by Stravinsky at Harvard University in 1940. In 1941, at the request of the National Film Board of Canada ({acro:nfb}) he wrote his first film score, Maple Sugar Time. It was the beginning of a long career as a film music composer, which ended in 1983. He first worked in Ottawa, then in Montréal where the {acro:nfb} offices and studios were relocated in 1956. From 1942 to 1948, Maurice Blackburn explored the film medium. He scored the music for about thirty documentaries. Following in the steps of the Belgian composer Arthur Hoérée, he improved the technique for writing sound directly on film with Norman McLaren, whose first experiments in this area dated back to 1933. From 1949 to 1964 Blackburn polished his musical composition for documentaries. He worked on more than forty films addressing issues as diversified as urbanism, hunting and music. However, his most noticeable work during this period was his collaboration with McLaren on Blinkity Blank (1955), a film that won thirteen prizes including the Palme d’or (Golden Palm) at Cannes. In the 1950’s, he started working as an instrument maker in order to better achieve the sounds he wished to reproduce in music. During the 1960’s, he started working on feature films, and co-wrote the music on Claude Jutra’s À tout prendre (1963), one of the very first independent movies in Québec. In 1965, he composed the music for the first feature produced by the {acro:nfb}, Le Festin des morts. In 1967, he wrote the music for a film presented at the Québec’s Pavilion at Expo’67, and a slide show entitled Six formes musicales audiovisuelles for the Jeunesses musicales of Canada’s Pavilion, Man and Music. In 1969, he directed an animated film, Ciné-crime. In the 60s he also built a reputation as an editor, adopting an acoustic music approach to the soundtrack in films such as Je (1960) and Day After Day (1962). In 1971, he implemented the “Atelier de conception et de réalisations sonores” within the French Animation Studio. From then on and until he retired in 1980, he conceived the soundtrack on more than twenty animated films, eleven documentaries and four feature films. The last film he worked on was Narcissus by Norman McLaren. As conductor, he directed his own works as well as works from other {acro:nfb} composers. In 1985 the Composers, Authors and Publishers Association of Canada ({acro:capac}) (now {acro:socan}, the Society of Composers, Authors and Music Publishers of Canada) had listed 414 titles of original film scores either signed by Maurice Blackburn alone (approximately 200), or by Blackburn and collaborators. If we add re-recordings of stock music excerpts, we find Blackburn’s music in almost one thousand films. While he pursued his career with the {acro:nfb}, his symphonic and lyric works were presented in concert in various cities and countries: Charpente in Montréal (1944-1948), Prague and London (1946); Ouverture pour un spectacle de marionnettes in Montréal (1951); Pirouette and Une mesure de silence in a tour by the Jeunesses musicales of Canada (1960-1961). Twice he received grants that allowed him to study in Paris first with Nadia Boulanger (1946-1948), then, in 1954-55, to spend some time with Pierre Schaeffer’s Groupe de recherches de musique concrète at the Radiodiffusion-Télévision Française (RTF) (now {acro:ortf}, the Office de Radiodiffusion-Télévision Française), while composing. In 1954, the {acro:unesco} invited him to participate in a conference of film score composers in Cannes. In 1983, he received the Albert-Tessier prize from the Québec government for his entire work. The daily newspaper La Presse quoted him saying: “The film produces its own music.” In 1989, during the {acro:nfb}’s celebrations of its 50th anniversary, a posthumous tribute was given to Maurice Blackburn, who still keeps his status as an Associate Composer of the Canadian Music Centre ({acro:cmc}). |