Informations
Nom de famille usuel : Corelli
Prénom usuel : Arcangelo
Genre : Masculin
Fonction : Compositeur
Date de naissance : 17 février 1653
Ville de naissance : Fusignano
Pays de naissance : Italie
Date de décès : 8 janvier 1713
Ville de décès : Rome
Pays de décès : Italie
Âge au décès : 59 ans
Biographie
Bio : En 1739, le théoricien allemand Johann Mattheson avouait ne pas comprendre pourquoi la musique du compositeur et violoniste Arcangelo Corelli, publiée entre 1681 et 1714, jouissait toujours d’une aussi grande popularité. (L’opus 5 fut réédité plus de quarante fois au cours du 18e siècle!) Il faut dire qu’à l’époque, le goût musical évoluait à un rythme effarant, comparable à celui de notre technologie; il n’est donc pas surprenant que Mattheson manifestât son incompréhension en face d’un phénomène assez rare.

Curieusement, Corelli occupe de nos jours une place beaucoup moins importante dans l’esprit des musiciens et des mélomanes. Cela est peut-être dû au fait qu’il composa peu. En effet, l’ensemble de son œuvre tient en six volumes. De plus, Corelli ne s’intéressa qu’à trois genres : la sonate pour un instrument et basse continue (la première œuvre inscrite au programme nous en fournit un bon exemple), la sonate en trio et le concerto grosso. Pas de musique vocale, donc, ce qui est exceptionnel pour un compositeur de la période baroque.

Corelli joua cependant un rôle déterminant dans l’évolution du langage musical, de même que dans le développement de la technique du violon, justifiant que l’on s’y intéresse encore aujourd’hui. Le concert de ce soir nous permettra d’apprécier les œuvres de six compositeurs qui, de près ou de loin, ont été influencés par cet artiste remarquable. Trois d’entre eux l’ont côtoyé : Alessandro Scarlatti, George Frideric Handel et Francesco Geminiani. Antonio Vivaldi et Jean-Sébastien Bach ne le connurent que par l’intermédiaire de sa musique, alors que Jean-Marie Leclair étudia le violon auprès de l’un de ses élèves, Giovanni Battista Somis.

Le 26 avril 1706, Corelli et Scarlatti deviennent membres de l’Académie d’Arcadie, une association romaine qui, depuis 1690, visait à réformer la poésie italienne selon les modèles classiques. Mais les deux hommes se connaissaient déjà. En 1684, ils joignirent l’orchestre de la Congrégation des virtuoses de Sainte-Cécile. En 1702, Corelli se rendit à Naples pour diriger un opéra présenté au roi Philippe V d’Espagne. Le souverain n’aimant pas son jeu, il fut aussitôt remplacé par... Scarlatti. Trois ans plus tard, Corelli lui rendit la pareille, alors que le cardinal Pietro Ottoboni, qui avait engagé Scarlatti à titre de «ministre», manifesta à son tour son mécontentement, ce qui le poussa à faire appel aux services de Corelli. Malgré tout, Corelli et Scarlatti semblent être demeurés en bons termes.

Corelli connut Handel alors qu’il était membre de l’Académie d’Arcadie. C’est par l’intermédiaire des familles Pamphili et Ruspoli, pour qui Handel travaillait déjà, qu’ils se rencontrèrent. En mai 1705, Corelli participa à une représentation de l’opéra Il trionfo del tempo e del disinganno, avant de diriger à deux reprises l’oratorio La resurrezione. Handel tenait Corelli en haute estime, comme en témoignent ses douze concerti grossi qui, en plus de reprendre la même instrumentation que ceux de son collègue italien, ont été publiés sous le même numéro d’opus.

L’influence extraordinaire qu’exerça Corelli dans la sphère musicale se fit sentir jusqu’en Angleterre, pays natal de notre violoniste invité, Adrian Butterfield. Lorsque le baron Johann Adolf Kielmansegge obtint que Geminiani joue pour le roi Georges Ier de Grande-Bretagne (accompagné d’ailleurs au clavecin par Handel), le musicien se présenta comme étant l’élève de Corelli. Dès lors, il se fit l’ardent défenseur de son professeur, encourageant l’étude et la diffusion de sa musique (il arrangea pour ensemble à cordes ses premier, troisième et cinquième opus), contribuant par le fait même à développer une véritable école anglaise de violonistes et de compositeurs.

Rédacteur/trice de la bio : Jean-Simon Robert-Ouimet